La fin des obsèques ne marque pas la fin du travail de deuil*. Pouvoir témoigner de son affection au défunt, se recueillir sur un lieu de souvenir et lui consacrer régulièrement du temps, par exemple en entretenant et en décorant sa sépulture en l’honneur de sa mémoire, sont autant de rituels qui permettent de mieux supporter l’absence.

Les étapes du deuil *

Le deuil est une réaction et un sentiment de tristesse éprouvée suite à la mort d’un proche. Souvent associé à la souffrance, le deuil est aussi considéré comme un processus nécessaire de délivrance, nommé résilience.
La première fois que l’on est confronté à la mort, quel que soit notre âge, on entre dans une étape nouvelle de notre vie. On se pose des questions que l’on ne s’était jamais posées auparavant : « Pourquoi cette injustice, pourquoi est-il (ou elle) parti(e) si tôt ? »
Il faut souvent un minimum de 24 heures après l’annonce du décès pour réaliser. On vit une sorte d’engourdissement qui nous protège de la douleur. Puis le choc disparaît, la douleur surgit. Il va falloir ensuite faire le travail de deuil en traversant une longue période d’adaptation.
Comment tourner la page ? Pour certains c’est un long travail, pour d’autres c’est impossible.
Ce chaos intérieur n’est pas facile à vivre. On se demande alors : « Faut-il chercher à oublier comme dans toutes ruptures rencontrées dans sa vie, faut-il entretenir le souvenir ? » Seul, il est souvent difficile de répondre à ces questions.

Les 5 étapes du deuil

– Le déni
Cette première phase du deuil se manifeste lorsqu’on apprend la perte. C’est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. La réalité de la perte survient lorsque l’on quitte ce court stade du deuil.
– La colère
Cette seconde phase du deuil qu’est la colère se manifeste face à la réalité de la perte. C’est la confrontation avec les faits qui va engendrer une attitude de révolte, tournée vers soi et vers les autres. C’est à cette étape du deuil que la culpabilité peut se manifester. Ce stade est souvent propice à beaucoup de questionnements.
– L’expression
C’est la phase du deuil faite de négociations, de chantages… mais attention exprimer des émotions négatives peut aussi prolonger la phase de deuil et accroître le sentiment de désespoir.

– La dépression
La durée de cette phase du deuil varie mais elle est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question et par la détresse. Les endeuillés dans cette étape du deuil ont parfois l’impression qu’ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d’émotions et la tristesse est grande. Mais l’étape suivante, l’acceptation, les soulagera.
– L’acceptation
C’est la dernière étape du deuil où l’endeuillé va mieux. Il comprend et accepte la réalité de la perte. En l’acceptant, il est capable de garder les beaux moments mais aussi les moins bons. La confiance revient, il se sent mieux et l’avenir ne semble pas aussi noir qu’avant. L’endeuillé éprouve encore de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
L’acceptation seule ne suffit pas. Il faut reconstruire progressivement. La personne en deuil prend conscience qu’elle est en train de se réorganiser pour répondre aux obligations liées à toute vie en société. Se reconstruire amène à mieux se connaître, à découvrir ses ressources personnelles et à prendre conscience de son existence.

Si les 5 phases du deuil sont linéaires, un endeuillé peut faire des retours en arrière avant de recommencer à avancer. Une bonne façon de traverser un deuil est de comprendre ce que l’on vit et de partager ses sentiments et émotions avec des proches ou des gens qui vivent également un deuil.

Ces étapes ne se succèdent pas forcément. Il ne s’agit pas d’un mécanisme inévitable. Certaines personnes peuvent quitter un deuil et passer à l’ultime étape de liberté d’action, sans que les sentiments qu’elles pouvaient porter puissent être considérés comme négligeables.
Pour passer toutes ses étapes les associations de soutien aux personnes endeuillées les encouragent à prendre le temps d’avoir de la peine et d’en parler, à verser des larmes sans retenue, à faire confiance au temps mais aussi à s’autoriser à être heureux sans pour cela oublier la personne disparue.